BAYROU EN "PLEINE FORME"

François Bayrou se dit "en pleine forme" Reuters

Conforté par une indécision tenace dans les intentions de vote et les appels au rapprochement des socialistes Michel Rocard et Bernard Kouchner, François Bayrou se considère plus que jamais comme l'homme-clé de cette présidentielle.

A une semaine du premier tour, le candidat centriste ne cachait pas dimanche sa satisfaction après la proposition d'alliance UDF-PS de l'ancien Premier ministre socialiste, rallié par l'ancien ministre de la Santé de Lionel Jospin.

"Honnêtement, je suis en pleine forme", a-t-il lancé lors d'une conférence de presse sur la terrasse d'un café de Nantes (Loire-Atlantique).

"Ceci est très encourageant, positif et au fond, très heureux à l'aube de cette semaine qui va être cruciale et formidable pour l'avenir de la France", a-t-il ajouté entre deux bains de foule sur le marché de Talensac.

Les huit jours à venir vont "permettre que tout bouge dans le paysage politique français", a-t-il poursuivi, saluant l'avènement de "ce mouvement que j'annonçais depuis des semaines, des mois, disant qu'il y a des femmes et des hommes disponibles prêts à travailler ensemble venant des deux bords de l'échiquier politique".

François Bayrou espère qu'il favorisera le "vote utile" avec le double objectif d'"écarter un certain projet de société violente que Nicolas Sarkozy incarne, et de permettre une majorité nouvelle".

"Cette majorité nouvelle, je suis très heureux que l'on puisse désormais la toucher du doigt parce qu'on voit qu'elle est à portée de la main", a ajouté l'ancien ministre, actuellement crédité de 18 à 21% des intentions de vote dans les sondages, en troisième position derrière la socialiste Ségolène Royal et l'UMP Nicolas Sarkozy.

"RIEN NE SERA PLUS COMME AVANT"

Malgré le "verrouillage" des "appareils" du PS, François Bayrou juge toujours possible de "sortir de la guerre des deux forteresses, et c'est ce que bien des déclarations de droite et de gauche ont dit ces dernières semaines".

"Vous allez voir que ça va suffire pour beaucoup d'électeurs", a estimé le député béarnais, qui s'est dit certain que la participation allait être beaucoup plus importante cette année qu'en 2002.

S'il accède au second tour, François Bayrou prédit un séisme sur l'échiquier politique. "Je sais avec certitude que dimanche prochain à 20 heures, si je suis qualifié pour le deuxième tour, alors vous allez voir tout d'un coup bouger par masses le monde politique français".

Les Français auront alors décidé "de faire de la politique de manière plus positive, plus constructive, plus ouverte en discutant ensemble et en travaillant ensemble plutôt que de se faire perpétuellement la guerre", a-t-il ajouté.

Les élus locaux UDF présents à Nantes ont dit vivre intensément cette campagne. Pour eux, quel que soit le résultat, le regard sur leur parti aura changé.

"Ce qu'on sait pour le moins, c'est que rien ne sera comme avant. Avant, surtout pour les gens de l'UMP, on était transparents, maintenant un commence à 'buter' un peu sur nous", a déclaré à Reuters Jean-Yves Baucher, candidat aux législatives dans la deuxième circonscription de Nantes.

Pour Benoît Blineau, l'un des deux conseillers municipaux centristes de la ville, François Bayrou serait mal inspiré de donner une consigne de vote s'il n'est pas au second tour.

"Les gens qui votent Bayrou sont des gens libres dans leur tête, pas des godillots", a-t-il estimé. "Si on ne gagne pas cette fois, les militants sont prêts à retraverser un désert de cinq ans pour avoir un nouveau projet de société au bout".

Après Nantes, François Bayrou s'est rendu à Vannes (Morbihan), la ville de François Goulard, l'un des deux ministres du gouvernement avec Azouz Begag à lui avoir apporté son soutien. Il devait notamment y rencontrer des marins-pêcheurs.

Edité par L'EXPRESS