23 FEVRIER 2006
Revue de Presse UDF13 - Le Parti libre - du 23-02-2006
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Colloque UDF "Immigration : pour une politique globale"
François Bayrou : l'immigration exacerbe les fractures de la société et les révèle
la France
« Le concept d’immigration choisie est un leurre » a déclaré François Bayrou en réponse au projet du gouvernement. Le président de l’UDF considère qu’elle s’ajoute à l’immigration subie mais ne s’y substitue pas. Selon lui, l’immigration choisie risque même de créer un appel d’air. François Bayrou fait également valoir que
Pour François Bayrou, «l'immigration choisie est un leurre»
Guillaume Perrault 23 février 2006
UDF Pour le patron des centristes, le niveau du chômage rend «incompréhensible» l'appel à de nouveaux étrangers
FRANÇOIS BAYROU a contesté hier la fermeté supposée de Nicolas Sarkozy et du gouvernement en matière d'immigration, lors d'un colloque organisé au siège du parti centriste, à Paris. Pour le président de l'UDF , «l'immigration choisie» prônée par le ministre de l'Intérieur et le premier ministre n'est qu'un «leurre qui risque s'égarer l'esprit public». «Dans la réalité, a-t-il estimé, l'immigration choisie des diplômés s'ajoute à l'immigration subie des étrangers en situation irrégulière, elle ne s'y substitue pas.»
Selon le président du parti centriste, le «discours volontariste du gouvernement» ne correspond donc pas à la réalité. D'une la France
«Programme d'intégration»
Le président de l'UDF lance ensuite : «Ou bien l'immigré n'est pas admis dans notre pays, et il est juste de le reconduire à la frontière, en particulier avant que ne se créent des liens familiaux ; ou bien l'immigré est admis et, dans ce cas, il faut l'aider, l'inciter et peut-être même l'obliger à s'intégrer.» François Bayrou juge donc trop timide le «contrat d'intégration obligatoire» proposé par Nicolas Sarkozy. Il préconise pour sa part un «programme d'intégration» qui rendrait obligatoire «l'apprentissage du français» aux nouveaux arrivants «et la transmission de nos valeurs élémentaires comme les droits des femmes». Pour autant, François Bayrou juge nécessaire d'autoriser la régularisation de clandestins «au terme d'une certaine durée, par exemple cinq ans, et sous réserve que le bénéficiaire possède un contrat de travail, maîtrise le français et adhère à nos valeurs fondamentales».
L'ancien candidat à l'Elysée affirme enfin que «la responsabilité des hommes d'Etat est de maîtriser l'immigration quantitativement et dans son rythme pour éviter les réactions de rejet». Or, selon François Bayrou, le ministre de l'Intérieur ne dispose même pas des moyens de mesurer les flux migratoires. Le président de l'UDF a d'ailleurs tenu à inviter à son colloque Michèle Tribalat, directrice de recherche à l'Institut national d'études démographiques (Ined), et dont les analyses suscitent l'ire de Nicolas Sarkozy. Un renfort de poids pour François Bayrou, qui enfonce le clou avec un plaisir non dissimulé : «Comme Michèle Tribalat l'a expliqué, c'est très mal vu en France de vouloir mesurer l'immigration. Et, même quand l'information existe, très peu de chercheurs ou de journalistes l'utilisent. Donc très peu de décideurs publics.»