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Blog d'expression de William Carrulla Conseiller Départemental 13 MoDem
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8 février 2006

AU LENDEMAIN DU CONGRES DE LYON

LA PROVENCE Georges Latil

"Aussi incongru qu'il y puisse paraître de prime abord, le centre n'entend plus être mou - selon une antienne bien connue et trop souvent brocardée par ses adversaires - mais une véritable force de propositions, plus encore de gouvernance et d'alternance. Avec des accents passionnés, jusqu'à en devenir résolument rebelles. Afin de lancer un nouveau projet pour la Nation, qui romprait radicalement avec le passé. M. Bayrou, qui ne manque pas d'idées, rêve de créer un grand rassemblement qui, au-delà des clivages entre la droite et la gauche, serait capable de réunir les électeurs sur des valeurs essentielles. A ce stade du débat, M.Bayrou revendique ouvertement sa liberté de pensée, tout en affichant ses ambitions pour 2007. Il lui faudra bien du talent pour toucher au but. Mais, après tout, il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre".


LA NOUVELLE REPUBLIQUE DU

CENTRE-OUEST Daniel Llobregat

"Centriste n'est certes pas un gros mot. Mais depuis 25 ans au moins, la gauche et la droite l'ont frappé d'anathème. Pour la gauche, le centrisme n'est qu'un avatar honteux de

la droite. Pour

la droite, il est au mieux une force d'appoint. Par leur comportement politique, les centristes ont souvent accrédité ces thèses (...). François Bayrou s'imagine volontiers en promoteur d'une nouvelle majorité échappant aux pesanteurs historiques, philosophiques et politiques nationales, et qui prendrait en charge l'adaptation de la société française au XXIe siècle. Il se pose en recours et espère figurer dans le duo final de 2007. (...) Du rêve à la réalité, le chemin est long. François Bayrou s'y engage avec une conviction messianique. Il est convaincu que les Français sont prêts à entendre ses arguments de raison. Mais la raison gouverne-t-elle les choix électoraux ?"


LE TELEGRAMME  Christine Clerc

"Que nous dit, en somme, Bayrou ? Si nous ne voulons pas voir mourir les nations, si nous ne voulons pas voir le monde dominé par quelques richissimes raiders, comme l'Indien Mittal qui veut faire main basse sur notre sidérurgie, il faut appeler à la résistance du pouvoir politique et à la solidarité européenne. On entend déjà les ricanements : " Bayrou, combien de divisions ?". N'empêche, avec son discours de Lyon, Bayrou s'est placé au coeur des enjeux qui préoccupent les Français de droite et de gauche. Au coeur du débat de 2007. Tôt ou tard, Villepin et Sarkozy devront cesser leur querelle sémantique (rupture ou changement) pour s'aligner sur lui : en nous expliquant ce qu'ils entendent faire pour que la France et l'Europe existent encore demain".


LE COURRIER PICARD  Jean-François Montémont

"Comme François Bayrou n'est pas un sot ni un amnésique il ne peut ignorer aussi toute la difficulté de sa tâche désormais. Les coups seront rendus au centuple et lors de réunions immanquables entre gens de droite sur les législatives de 2008, il est à craindre qu'une nuée d'opposants ne soit désignée pour torpiller les candidatures UDF. De là à conclure que François Bayrou a seulement favorisé son ambition personnelle et sacrifié nombre de ses amis il n'y a qu'un pas. La déclaration d'indépendance de Lyon, si elle ne change pas demain le destin de la France, aura, peut-être pour conséquence de favoriser un peu plus la fameuse rupture... sarkozienne".


LA LIBERTE DE L'EST

Gérard Noel

"Demeure l'interrogation majeure : Bayrou est-il un candidat crédible, non au regard de ses idées et de la force de conviction qu'il met à les défendre, mais par rapport à l'impact que celles-ci peuvent avoir sur l'opinion ? En résumé est-il susceptible dans un peu plus d'un an d'obtenir mieux que le score maigrelet (6,84%) de 2002 ? Lui répondra évidemment par l 'affirmative en arguant précisément de sa liberté recouvrée. Un parmi les nombreux sondages distillés à foison indique que 32% des Français seraient prêts à voter pour lui. Un chiffre déjà plus respectable, de nature à conforter les ambitions de cet outsider qu'il faut désormais prendre au sérieux".


L'UNION Sébastien Lacroix

"Derrière cette soigneuse mise en scène, se cache un projet et un seul : Bayrou à l'Elysée. Pour y parvenir, il lui faut faire émerger le centre. Justement, à 15 mois de la présidentielle, la météo s'améliore. L'UMP est entraînée sur sa droite par le tourbillonnant Sarkozy tandis que le PS est aspiré à gauche par les courants Fabius, Montebourg et autres. Au milieu coule une rivière, le centre, sur laquelle Bayrou entend souquer ferme avec le fol espoir d'attirer sur sa barque l'immense foule des déçus des deux berges. Il faut avouer que, dans son combat contre les Goliaths, le David Bayrou suscite la sympathie. (...) Mais, face aux problèmes de la France, la sympathie est loin d'être suffisante. Bayrou n'a pas fini de ramer !"


LA REPUBLIQUE DES PYRENEES

Henri Jacques

"François Bayrou a réussi son pari de montrer que la formation centriste dont il avait hérité de Giscard et Barre était désormais entièrement acquise à ses vues. Une opération symbolique qui n'a fait qu'entériner une rupture avec la majorité déjà signifiée par le refus de voter la loi de finances 2006. Mais il a tiré une première conséquence politique de ce démarquage en avançant la proposition audacieuse de ne faire aucune promesse lors de la campagne présidentielle. (...) Aussi François Bayrou veut-il, sous la forme d'un "projet d'espérance", s'assigner des obligations de moyens plutôt que de résultats. En l'occurrence entre la "loi du plus fort" qui est celle de l'UMP et la loi du plus fou qui aurait cours avec les "illusions" du PS, il s'engagera pour "la loi du plus juste" laquelle, à l'entendre, s'inspirerait du meilleur des "valeurs" du centre, de la droite et de la gauche".


LIBERATION-CHAMPAGNE Jorge d'Hulst

"François Bayrou a gagné son pari. Les militants de l'UDF ont approuvé sa stratégie d'indépendance. (...) Cela permet à l'UDF de couper un peu plus les ponts avec le parti chiraquien ainsi qu'avec le gouvernement. (...) Mais est-elle devenue pour autant un parti centriste à part entière, capable de rejoindre tantôt un gouvernement de gauche, tantôt de droite. On en doute. (...) Il n'y a qu'une chose véritablement qui puisse bouger les frontières: une victoire à l'élection présidentielle. Généralement, les Français ont tendance à lui donner par la suite

la majorité. Mais François

Bayrou est loin d'en être le favori. Même si ce positionnement peut lui permettre de gagner quelques points dans les sondages".


LE REPUBLICAIN LORRAIN Philippe Waucampt

"Selon François Bayrou, les Français sont en attente d'une autre manière de communiquer et de faire de

la politique. Ils

souhaitent une relation permanente et directe avec le chef de l'Etat. Ils exigent qu'on résolve les problèmes de base plutôt qu'on ne leur fasse des promesses auxquelles plus personne ne croit. Ils aspirent à la simplicité et à la lisibilité dans l'action, contrairement à ce qui leur a été proposé à droite comme à gauche ces vingt dernières années. Aussi évident soit-il, ce constat ne constitue pas pour autant un gage de succès. (...) Plus personne ne se souvient de l'ancien ministre des Affaires étrangères Michel Jobert qui, à vouloir se situer ailleurs, a fini par se retrouver nulle part".


LE JOURNAL DE LA HAUTE-MARNE Patrice Chabanet

"Avec le débat sur le CPE, l'UDF va pouvoir - et devoir - passer aux travaux pratiques de son indépendance reconquise. Dominique de Villepin a fait de ce dossier le cheval de bataille de son action gouvernementale. et de son parcours présidentiel. Le PS, pour sa part, entend bien sortir de ses querelles intestines par le haut, à savoir par un combat frontal contre le gouvernement sur un thème majeur. Autant dire que dans cette dialectique classique gauche-droite, il faudra à l'UDF beaucoup d'idées neuves et décapantes pour faire oeuvre d'originalité. Le ni gauche, ni droite, quand la tempête politique se précise, a l'inconvénient quasiment technique de devenir inaudible. Cela dit, l'UDF détient une carte redoutable pour la présidentielle de 2007 : elle peut empêcher le candidat de droite ou de gauche d'être au second tour, dans un cas de figure comme celui de 2002".


L'ECLAIR DES PYRENEES Patrice Carmouze

"Depuis quatre ans, on (c'est-à-dire le système) a exigé de François Bayrou qu'il choisisse son camp : s'il n'était de droite, c'est donc qu'il était de gauche ; s'il n'était de la majorité, c'est qu'il était dans l'opposition. Or, avec constance et courage, le chef de l'UDF a toujours refusé de céder à ces injonctions. Il a surtout refusé de participer à un système qui en 25 ans a conduit la France où elle est aujourd'hui : une société déchirée, une économie en panne, une influence internationale chancelante. Il était temps d'ouvrir une autre voie. A Lyon, les militants de l'UDF ont choisi à une écrasante majorité de poursuivre librement leur route (...). Les voilà donc libérés eux aussi, ces Français, du choix infernal entre la droite et

la gauche. Entre Sarkozy

et Fabius, il n'y a pas le vide mais une autre proposition politique incarnée pour l'heure par François Bayrou".


LA PRESSE DE LA

MANCHE Jean Levallois

"François Bayrou, dont l'objectif est l'Elysée en 2007, voulait lui aussi son navire amiral. En quittant l'escadre UMP pour gagner la haute mer, il est le seul commandant à la passerelle, même si son escadre à lui se compose d'une seule unité. Son UDF est désormais bien en main, puisque Gilles de Robien a préféré ne pas participer au congrès libérateur, évitant toute contestation. Côté UMP, on se serait sans doute bien passé de cette rupture solennelle mais déjà inscrite dans les faits depuis plusieurs mois. Côté PS, on voit sans doute avec satisfaction l'évolution de l'UDF qui ne peut qu'assécher un peu plus la droite et qui aidera donc la gauche à conquérir quelques sièges de députés supplémentaires et pas mal de mairies en 2008 si l'évolution de l'UDF se poursuit sur sa lancée".


LA CHARENTE LIBRE  Dominique Garraud

"Malgré les défections centristes vers l'UMP, François Bayrou croit aujourd'hui pouvoir conquérir un espace prometteur avec la fin programmée des années Chirac, Nicolas Sarkozy qui lorgne vers la droite de la droite et les socialistes voués par nécessité à séduire l'extrême-gauche. Une géographie qui pêche par simplisme dès lors qu'elle écarte délibérément Dominique de Villepin de la course et ignore le recentrage opéré au sein de l'UMP par Jean-Louis Borloo et ses nouveaux amis du vieux Parti Radical Valoisien. François Bayrou doit savoir que ce n'est pas uniquement en proclamant l'indépendance de l'UDF, ni en en changeant la dénomination qu'il peut sérieusement inquiéter ses rivaux potentiels à

la présidentielle. Son

"changer la vie" sent trop le Mitterrand réchauffé et il lui reste encore à inventer un projet politique qui marque une rupture réelle avec la droite, et pas seulement des différences proclamées".



Bayrou déclare la guerre d'indépendance à l'UMP 

Charles Jaigu [30 janvier 2006] 

C'EST DIT. Et c'est gravé dans le marbre. A Lyon, sur fond de bannières et drapeaux orange, plus de deux mille militants de l'UDF se sont fait le serment de «l'indépendance». Certes, la participation est faible – sur 31 000 adhérents, ils ont été 13 558 à participer au scrutin de ce congrès, et 11 522 à voter pour la seule motion en lice, celle de François Bayrou. 1 148 ont voté contre la ligne de l'indépendance, le tout certifié par huissier. Mais le message est clair : «Nul ne pourra plus contester que la base du parti soutient son chef. Désormais, nous ne sommes plus tenus par une discipline majoritaire», résume l'entourage du patron de la formation centriste. Pour marquer ce nouveau départ, un mot, sans doute l'adjectif «indépendante», devrait figurer à côté du sigle UDF.

«C'est un moment très émouvant dans ma vie», a avoué François Bayrou samedi, avant de brosser sa vision de l'UDF «parti libre» : «Je nous vois comme des résistants rebelles capables de résister à toutes les pressions parce qu'ils savent que ce qu'ils ont entre leurs mains est plus important que leur propre destin.» A ceux qui s'impatientent de ne pas voir venir un projet, le candidat Bayrou a opposé une autre façon d'aborder l'échéance de 2007 : «Nous n'allons pas faire de promesses. Nous allons offrir aux Français les principes d'un projet d'espérance pour

la France.» Il

aura donc fallu un congrès pour mettre le point sur le i de «indépendance». Seule voix discordante, celle du député Jean Dionis du Séjour, qui n'a pas eu peur de reprendre à son compte quelques articles du dogme Robien. «Tout ne va pas bien sous le soleil de l'UDF», a-t-il lancé face aux militants, en ajoutant : «Le discours sur la troisième voie est peut-être mobilisateur à l'intérieur du parti, il ne l'est pas à l'égard des électeurs.»

Et il est vrai que nombre de militants et d'élus reconnaissent qu'aucune alliance n'est possible avec le Parti socialiste tel qu'il est.

«Je pense que la gauche sera devenue plus raisonnable dans un an. Nous verrons alors s'il est possible de travailler ensemble. L'expérience allemande qui se déroule sous nos yeux va avoir valeur de référence», corrige

Jean-Claude Casanova

, le directeur de

la revue Commentaire

, et ami de François Bayrou.

Heureusement surpris d'avoir vaincu la neige et le froid pour se retrouver, les militants en ont un peu oublié Gilles de Robien. Samedi, le député européen Bernard Lehideux a pourtant demandé son «exclusion» du Parti : «Il faut que les petits Douste-Blazy se taisent quand nous aurons voté», a-t-il lancé sous les applaudissements. Jean-Christophe Lagarde, député maire du Raincy, en tire cette conclusion : «Si Gilles prétend de nouveau s'exprimer au nom de l'UDF alors qu'il n'a pas défendu sa motion en congrès, il sera exclu». Ce que Jean Arthuis, proche de

la ligne Robien

, désapprouve : «Nous ne sommes pas un parti stalinien».


L'UDF proclame son «indépendance»

(Avec AFP 29 janvier 2006)

La motion de François Bayrou a suscité l'enguouement des adhérents du parti centriste au congrès extraordinaire de Lyon. Plus de 90% d'entre eux ont voté pour sa stratégie «d'indépendance».

La stratégie du président de l'UDF François Bayrou a été plébiscitée samedi à Lyon par les adhérents réunis en congrès extraordinaire, plus de neuf sur dix ayant approuvé sa motion qui proclame l'«indépendance» du parti centriste.
Selon des résultats partiels, portant sur 13.600 bulletins (sur 31.000 inscrits), 90,9% des adhérents ont voté pour la motion de M. Bayrou.

Elle était la seule en lice puisque son opposant, le ministre de l'Education Gilles de Robien, avait renoncé à déposer la sienne et même à se rendre au congrès, alors qu'il avait lui-même réclamé un vote des adhérents sur la stratégie du leader centriste. «Je n'ai pas compris cette dérobade», a déclaré M. Bayrou, accusant M. de Robien d'avoir voulu «enlever tout enjeu à ce congrès, le vider de sa substance».

«Se libérer de toutes les dépendances»

«C'est un moment très émouvant de ma vie», a-t-il ajouté après l'annonce des résultats. «Il y a beaucoup d'années que je rêve de voir l'UDF au centre de la vie politique française, se libérer de toutes les dépendances et s'adresser enfin directement aux Français». Il avait auparavant prononcé un vibrant plaidoyer pour l'«indépendance» de son parti, qui doit à ses yeux être «libre et fort» face aux «dérives» de l'UMP et du PS.

Ce Congrès a officialisé la rupture de l'UDF avec l'UMP et le gouvernement, auquel le leader centriste et ses lieutenants ont refusé de participer. Suspendu en juin des instances exécutives pour être passé outre cette consigne, M. de Robien, défenseur d'une stratégie d'alliance avec l'UMP, avait qualifié ce Congrès de «parodie de démocratie».
M. Bayrou a défendu sa vision avec des accents passionnés. Renvoyant dos à dos droite et gauche, il a dénoncé «la loi du plus fort» de l'UMP et «la loi trompeuse de l'illusion» du PS.

«La loi du plus juste»

«En face de ces deux dérives des projets de société, nous opposons la loi du plus juste», a-t-il affirmé, en rappelant qu'il n'avait «jamais accepté que l'UDF soit confondue avec la droite conservatrice française». «Ce vieux pays a besoin de jeunesse, de générosité, de réalisme, de croire à quelque chose. Il a besoin d'un vent nouveau pour l'aider à porter ce destin, ce vent nouveau ne peut être porté que par des hommes libres», a-t-il ajouté.

Pour mieux refléter cette «identité nouvelle», M. Bayrou a dit aux journalistes qu'il réfléchissait à un changement de nom de son parti, sans «renier son histoire». Selon Marielle de Sarnez, vice-présidente exécutive, ce changement pourrait se traduire par l'ajout d'un qualificatif à côté du sigle UDF.

Rare voix discordante, le député Jean-Dionis du Séjour, partisan d'une stratégie d'alliance avec l'UMP, a affirmé que «tout n'(allait) pas bien sous le soleil de l'UDF». «Le discours sur une troisième voie indépendante de l'UMP et du PS est peut-être mobilisateur en interne, mais il est douteux qu'il soit efficace électoralement», a-t-il averti.
A l'opposé, le député européen Bernard Lehideux a affirmé que M. de Robien devait se plier au résultat du vote en cessant ses attaques publiques. Sinon, «je suis personnellement partisan de son exclusion du parti», a-t-il dit à la presse.


François Bayrou érige l'UDF en «parti libre»

CONGRÈS Le résultat du vote des 31 000 adhérents du parti centriste sera proclamé ce soir à Lyon.

Charles Jaigu [28 janvier 2006]

C'EST À LYON, haut lieu du centrisme, que l'UDF a choisi de tenir, aujourd'hui et demain, son «congrès extraordinaire». En l'absence de Gilles de Robien, François Bayrou demandera aux adhérents de dire s'ils approuvent ou non sa motion, intitulée «L'UDF indépendante, un choix nouveau pour les Français». Une «déclaration d'indépendance» qui fait de François Bayrou le nouveau «Jefferson» du centre, selon l'expression d'un proche, en référence au rédacteur d'une autre déclaration d'indépendance, celle des Etats-Unis. Le «nouveau continent» centriste est enfin libre, jurent les partisans du patron de l'UDF, vis-à-vis du «vieux continent» de la droite, qu'incarne désormais, à leurs yeux, l'UMP.


«Pendant un quart de siècle (...), nous avons connu sept alternances, mais aucune n'a amené la confiance, ce mot clé de la démocratie», écrit François Bayrou dans sa motion. Le moment est donc venu, selon lui, de «tourner la page».

«Hypercentre»

Les Français voudront-ils pour autant ouvrir le chapitre du centrisme ? François Bayrou estime que le jeu n'a jamais été aussi ouvert. Depuis que Gilles de Robien a jeté le gant (voir ci-dessous), ce congrès se veut la «rampe de lancement» de l'UDF nouvelle manière, cet «hypercentre» à mille lieues du «centre mou» brocardé par ses adversaires. Les parlementaires ont été priés de déposer des contributions thématiques ou stratégiques. «Nous allons pouvoir expliquer à l'opinion publique quelle est notre démarche», se réjouit Marielle de Sarnez, député européen et première conseillère de François Bayrou. On connaîtra, ce soir, le taux de participation et le choix des 31 000 adhérents de l'UDF. Le résultat ne fait guère de doute et, demain, le président de l'UDF définira le cap d'un «parti libre» – le nouveau slogan qui devrait être lancé ce week-end.


Pour étayer son optimisme, le député des Pyrénées-Atlantiques rappelle que, dans

la Ve République

, l'élection présidentielle est la clé de tout. «Nous avons réussi, Giscard et moi, à remettre la Constitution sur ses pieds en défendant le quinquennat et l'élection du président de la République avant les législatives», analyse-t-il. Et de conclure sa démonstration : «Pour nous, la présidentielle, c'est le seul atout du jeu. Elle garantit que l'on comptera après, quelque soit notre résultat.» Quant aux stratégies d'alliances – avec la droite, avec la gauche ? –, il estime qu'un «contrat de majorité ne se discute qu'entre le premier et le deuxième tour de la présidentielle».


Mais, vingt-huit ans après la création de l'UDF par Valéry Giscard d'Estaing, François Bayrou, qui tient les rênes du parti depuis huit ans, a fixé, au fil des scrutins, une autre direction que celle empruntée par l'ancien président de

la République. Lors

du colloque consacré au septennat de VGE, il y a dix jours, l'actuel patron de l'UDF a tenu à rendre visite au fondateur d'un parti qui devait à l'époque incarner les espoirs de la droite moderne. Et il a opiné du chef en écoutant l'ex-président de la République rappeler comment il avait choisi le slogan politique de sa campagne de la présidentielle de 1974, «le changement dans la continuité». Le changement, c'était l'IVG, le «libéralisme avancé». La continuité, c'était l'héritage des années De Gaulle et Pompidou. François Bayrou, aujourd'hui, considère que «la situation politique n'est plus la même» : de continuité avec «le chiraquisme, il ne peut plus être question». C'est de «temps nouveaux» et de «refondation» qu'il faut parler aux Français. En brandissant le drapeau de «l'indépendance».


Maurice Leroy : «Un congrès de clarification»

Le député UDF du Loir- et-Cher regrette que Gilles de Robien ne vienne pas défendre sa position.

Propos recueillis par C. J. [28 janvier 2006]

LE FIGARO. – Gilles de Robien voulait que les adhérents se prononcent sur l'appartenance de l'UDF à la majorité ou à l'opposition. Il a finalement choisi de ne pas déposer de motion au congrès, mais que répondez-vous à sa question ?


Maurice LEROY. – Le concept de majorité et d'opposition parlementaire n'a aucun sens quand un seul parti dispose à lui seul de la majorité des députés. Et cela est vrai à droite comme à gauche. L'UDF est en phase avec la majorité du peuple français qui exprime actuellement un fort mécontentement à l'égard du gouvernement mais qui ne croit pas davantage aux risettes (socialistes) du Mans.

Regrettez-vous l'absence à Lyon du ministre de l'Education ?

Je regrette que Gilles n'ait pas déposé de motion pour défendre sa ligne politique devant les militants. Il a parfaitement le droit de défendre une ligne différente. Mais encore faut-il le faire devant le parti et pas seulement dans les médias. C'est lui qui avait demandé une clarification par le vote des adhérents. Eh bien, cette clarification va avoir lieu à Lyon, sans lui.


Gilles de Robien déplore la «parodie de démocratie» de ce congrès, et conteste les conditions de vote des adhérents. Qu'en pensez-vous ?


Gilles de Robien, qui a été le directeur de campagne de François Bayrou à l'élection présidentielle, sait mieux que moi-même que ce parti est le plus démocratique de tout l'échiquier politique français. Quand nous disons que nous avons 31 000 adhérents nous pouvons le prouver y compris par une certification d'experts indépendants. Et chiche ! Je propose que tous les partis ouvrent leurs fichiers et leurs comptes pour les soumettre à une certification «ISO 2007» ! L'UDF y est prête parce qu'elle n'a rien à cacher. Nous verrons bien alors chez qui se trouve la parodie politique !


Gilles de Robien devra-t-il quitter l'UDF à l'issue de ce congrès qui verra la victoire de

la ligne Bayrou

?


Non ! Il lui appartient, comme à tout adhérent de l'UDF, de se déterminer en conscience par rapport aux orientations et à la ligne votée par le congrès. Même à l'association des pêcheurs à la ligne de la commune d'«Arosons-les-Grioches», les adhérents et les dirigeants respectent leurs statuts et les votes de leurs assemblées générales !


Gilles de Robien a déjà dit qu'il ne souhaitait «évidemment» pas une UDF «inféodée» à l'UMP et qu'il était d'accord avec l'affirmation d'indépendance de l'UDF...

C'est un faux nez. Il est regrettable que Gilles n'assume pas pleinement la divergence de fond entre sa ligne et

la nôtre. Il

sait lui-même que sa ligne est rejetée par l'immense majorité des membres de l'UDF qui ne veulent pas d'une indépendance de façade. Ils veulent que nous soyons désormais autonomes, indépendants et une force qui propose un véritable projet alternatif pour la France et l'Europe. Notre Congrès va donc être celui de la refondation du projet politique que nous allons proposer avec François Bayrou aux Français en 2007.


Saint-François Bayrou, prophète en son parti
Congrès enflammé pour le leader centriste qui a réaffirmé sa stratégie de rupture avec l'UMP.

Par Thomas LEBEGUE lundi 30 janvier 2006 Lyon envoyé spécial

François Bayrou, c'est la théologie de

la libération. Dans

un long discours clôturant le congrès extraordinaire de l'UDF, qui s'est tenu ce week-end à Lyon, le leader centriste a exhorté les 2 000 militants présents à faire vivre une UDF «libre et indépendante» de

la droite. Galvanisé

par le résultat obtenu la veille par sa motion (90,9 %), le député du Béarn n'a pas eu peur d'employer des accents révolutionnaires, voire religieux, pour définir son projet pour la France : «Ce qui se passe ici, c'est une rupture, une incarnation !, s'est-il enflammé. Une communauté humaine se soude, se soulève, pour porter quelque chose qui est plus grand qu'elle.»

«Trait d'union». A quinze mois de l'élection présidentielle, François Bayrou a profité du congrès pour définir son nouveau positionnement politique : «L'UDF doit être une force nouvelle, non pas entre la droite et la gauche, mais qui s'oppose à la droite et

la gauche.» Une

sorte d'extrême centre, en somme, qui serait décidé à rompre avec la tradition giscardienne et à en finir avec le «trait d'union» qui a toujours relié l'UDF au RPR, puis à l'UMP.

Malgré les fortes chutes de neige et le lieu improbable retenu pour ce congrès extraordinaire (un immense hall d'exposition perdu dans la banlieue lyonnaise et repeint aux couleurs orange de l'UDF), les militants étaient venus en nombre pour ce que l'entourage de Bayrou présentait comme une «renaissance» de la formation centriste. «UDF, année zéro», a même osé le député Maurice Leroy, visiblement persuadé qu'un grand mouvement populaire est en train de se former autour de son champion.

En l'absence de son principal contradicteur, Gilles de Robien, qui avait pourtant suscité la tenue de ce congrès en contestant la «stratégie de rupture» de Bayrou, ce dernier a obtenu le plébiscite attendu autour de sa motion présentée comme une «déclaration d'indépendance». Dans ces conditions, la question de l'appartenance à la majorité actuelle, soulevée à maintes reprises par Gilles de Robien, a été rayée d'un trait de plume : «La seule majorité qui nous intéresse, c'est celle de 2007», a lancé le président de l'UDF sous les ovations de ses militants. Suprême audace, il s'en est même pris nommément à Nicolas Sarkozy, dénonçant «son goût pour le modèle américain» et demandant aux Français de «ne pas accepter une surenchère de violence, même verbale».

Quelques minutes auparavant, c'est Hervé Morin, président du groupe UDF à l'Assemblée nationale, qui avait eu droit à une standing ovation en tenant lui aussi un langage très éloigné de la tradition centriste : «Il faut retrouver l'esprit, le souffle, la passion de 1789 (...). Devant la déréliction du système (...), c'est à la rébellion que je vous invite !»

Sur le fond, en revanche, Bayrou et ses amis en sont restés aux déclarations d'intention en appelant les militants à «résister contre la financiarisation de la planète» et à s'opposer au contrat première embauche (CPE) proposé par Dominique de Villepin.

4 %. Dans cette ode ininterrompue au bayrouisme triomphant, c'est peu dire que les opposants ­ quasiment des hérétiques ­ ont été réduits à la portion congrue. Seul le député Jean Dionis du Séjour, proche de Robien, a osé mettre les pieds dans le plat. Cet élu du Lot-et-Garonne, qui revendique une «sensibilité de centre droit et majoritaire», a regretté à la tribune la présence d'une motion unique au congrès, ajoutant à l'intention de Bayrou : «L'indépendance, ça ne fait pas une stratégie politique !» Et le même d'ajouter à la stupéfaction de certains militants : «Selon un sondage récent, seuls 4 % des gens sont sûrs de voter pour François...» alors que l'objectif officieux du candidat Bayrou reste d'atteindre un score à deux chiffres en 2007.

D'où cette inquiétude exprimée hier par un député centriste proche du président de l'UDF : «L'indépendance, c'est bien beau. Mais si François se plante l'an prochain, le parti est mort.»


A Lyon, un congrès «fondateur»

Par Thomas LEBEGUE samedi 28 janvier 2006

Longtemps colonisée par son grand frère RPR (puis par l'UMP), l'UDF a décidé d'acter ce week-end, lors d'un congrès extraordinaire à Lyon, sa «déclaration d'indépendance» vis-à-vis de

la droite. François Bayrou

va donc présenter sa propre motion d'orientation, la seule soumise au vote des 31 000 adhérents puisque son rival Gilles de Robien a finalement renoncé à défendre sa stratégie d'alliance avec l'UMP. En l'absence du ministre de l'Education, seul opposant déclaré à

la ligne Bayrou

, le congrès devrait tourner au plébiscite. «Il y aura un avant et un après-Lyon, assure pourtant Marielle de Sarnez, vice-présidente de l'UDF. C'est un moment fondateur de notre indépendance et de notre volonté d'offrir une alternative au bipartisme qui, depuis vingt-cinq ans, conduit notre pays à l'échec.» Le congrès de Lyon doit servir de rampe de lancement à François Bayrou. La journée de samedi sera consacrée à un vaste «débat d'orientation stratégique» au terme duquel les congressistes devraient ratifier la motion déposée par leur président. Ce que Gilles de Robien a condamné par avance comme une «parodie de démocratie». Dimanche midi, enfin, François Bayrou profitera de la présence de près de 3 000 militants pour «s'adresser directement aux Français» dans un long discours qui devrait prendre des allures de programme présidentiel. Histoire de populariser sa démarche, il a convié une dizaine de blogueurs qui tiennent des sites consacrés à la politique à venir suivre son congrès.


Dans le Nord, les partisans de Bayrou entendent faire exploser les clichés.
Croix de bois, croix de fer, le militant UDF est d'enfer

Par Didier HASSOUX samedi 28 janvier 2006 Lille envoyé spécial

Finis les mous du genou ? Disparus les cathos qui ménagent la chèvre et le chou ? Evanouies les anciennes baronnies gicardo-barristes ? Les militants centristes ne seraient plus ce qu'ils étaient. Ils sont ­ «juré-craché» par la direction de l'UDF ­ 31 000. «Mais on ne cherche pas à faire du chiffre. Si on voulait...» Ce non-parti de masse ­ le paysage politique français n'en compte d'ailleurs aucun ­ aurait connu un fort taux de renouvellement : deux tiers des militants UDF auraient changé depuis 2002. «C'est l'effet Bayrou», professent les chantres de l'ancien ministre d'Edouard Balladur.

De fait, cette mue correspond au moment où François Bayrou a manifesté ses désirs d'indépendance vis-à-vis du reste de

la droite. D'abord

en se présentant à l'élection présidentielle de 2002 (6,84 %) puis en présentant au printemps 2004 des listes 100 % centre aux régionales (12 %) et aux européennes (12 %, également).

Avant-garde. Pour conforter cette ligne, ils sont près de 3 000 indépendantistes-centristes (et vice versa) à se réunir samedi et dimanche en congrès à Lyon. Parmi eux, une toute petite centaine de Nordistes. Ils constituent l'avant-garde de «

la nouvelle UDF

». En septembre, dans la 4e circonscription du Nord, ils ont osé présenter un candidat contre le ministre UMP sortant, Marc-Philippe Daubresse. A l'issue du premier tour, le maire UDF de Saint-André-lez-Lille, Olivier Henno, a devancé de 54 voix la candidate socialiste et l'a éliminée. Au second, il a fait mieux que résister (47 %) face au sortant, malgré la consigne socialiste de voter blanc. «L'honneur de la politique c'est de prendre des risques», «grandiloque» Henno d'une voix doucereuse. «En 2002, François a eu du courage. En 2004, nous avons persévéré en nous élevant contre le système des partis. Pour 2007, nous sommes appelés à faire bouger le système, à créer la surprise, à faire échouer l'empire du bipartisme.»

C'est ce que croient les militants nordistes. Alain D. est de ceux-là. Avec ses allures de moine-soldat, ce professeur de sciences-éco se dit l'héritier de Mendès France. «Nous sommes libres, affirme celui qui milite depuis trois ans à l'UDF. Nous ne croyons ni au dogme socialiste ni à la philosophie libérale. Peu importe qu'une idée soit de droite ou de gauche. Ce qui importe, c'est qu'elle soit juste.»

Le contrat première embauche de Dominique de Villepin ne l'est pas. Parce qu'il «institutionnalise la précarité», explique ce jeune père de famille de 37 ans. Pédagogique, sûr de lui, l'économiste est entré en politique après avoir entendu

la sénatrice UDF Valérie

Létard. Pour elle, Alain D. a rédigé des amendements au projet de loi de cohésion sociale. C'était en

2004. A

la fin 2005, cet ancien barriste est devenu maire à la faveur d'un renouvellement partiel de conseil municipal. En 2007, il espère devenir député.

Promotion. Pour celles et ceux qui veulent faire carrière, l'UDF est un bon filon. Le turnover a libéré des places. A peine encarté, déjà promu. C'est aussi le cas de Christelle D. La trentaine, maman de deux enfants qu'elle élève seule, elle est cadre dans une collectivité locale après avoir été journaliste. Encartée depuis deux ans à peine, elle a aujourd'hui en charge la communication interne de la fédération départementale après avoir fait ses preuves auprès d'Olivier Henno. «Je suis venue à l'UDF parce qu'on y fait un peu dans la provoc, assure-t-elle en tordant le cou à l'image d'un parti de "culs-serrés". La baffe que François [Bayrou] donne à un gamin durant la présidentielle : c'est génial. Comme lorsqu'il va défier l'UMP lors d'un meeting à Toulouse. C'était David contre Goliath, c'était fort. Pour moi, l'UDF c'est ça : une rupture.»

Aussi volubile que jolie, Christelle assure que ses amis n'ont pas été étonnés par son engagement centriste. Sa famille, si. Ses parents, professeurs, sont sympathisants socialistes. «J'ai été attiré par le PS, reconnaît la jeune femme. Mais j'ai fini par refuser l'héritage obligatoire. Ici, à part Martine Aubry, le PS c'est la grande bourgeoisie. C'est : "Faites comme je dis, pas comme je vis."»

Altermondialiste. Les parents de Frédéric L., 42 ans, étaient, eux, instituteurs. Et communistes. Enfant, il passait ses vacances en Allemagne de l'Est. Aujourd'hui, il est chef d'une «très petite entreprise» (5 salariés). Engagé depuis quinze ans dans le syndicalisme patronal, il se dit «libéral tempéré, social efficace et européen convaincu». Il «n'accepte plus le bipolarisme, le bien, le mal, la droite,

la gauche. C'est

facile d'être dogmatique. Moi je suis pragmatique». Et pas toujours d'accord avec la formation qu'il vient de rejoindre. Sur le CPE, par exemple : «Pour le patron que je suis, un tel dispositif introduit de

la souplesse. Bayrou

est contre, tant pis.»
Revenu de l'«idolâtrie» et du «culte de la personnalité», Frédéric qualifie de «courageux» le président de l'UDF. «Et puis, ce qui est bien c'est que les centristes acceptent la critique et les propositions. Même les élus.»

Denis D., 50 ans, s'en est rendu compte. Contrôleur aérien, syndicaliste CFTC, ancien électeur de Mitterrand, il est plutôt du genre à phosphorer. «Ce qui m'intéresse, ce sont les idées», répète-t-il à l'envi. Il dit avoir trouvé à l'UDF, depuis cinq ans, «un parti à l'écoute» de ses élucubrations altermondialistes. Il suggère ainsi l'établissement d'un fonds mondial qui «permettre l'accélération de la mondialisation du commerce» et «la mise en place d'une politique sociale dans les pays émergents». Avec un tel programme, en 2007, «François sera le candidat de l'espoir».


François Bayrou coupe les ponts avec l'UMP

LE MONDE | 30.01.06 | 13h47  •  Mis à jour le 30.01.06 | 13h47 LYON ENVOYÉ SPÉCIAL


La question est réglée. L'UDF sera "indépendante et libre" comme l'a voulu son président, François Bayrou, soutenu par les militants. Sa motion, la seule en lice après la défection de son contradicteur, Gilles de Robien, a recueilli, selon les résultats partiels portant sur 13 600 bulletins (pour un total de 29 500 inscrits environ), 90,6 % des voix. Attendu, ce résultat parachève la stratégie du président de l'UDF, depuis mai 2002, de rompre avec l'UMP et met fin à l'automaticité du ralliement des centristes au parti dominant de la droite.

Ce congrès extraordinaire de Lyon marque aussi l'entrée en campagne du candidat Bayrou. Et c'est toute

la difficulté. Parti

trop tôt en 2002, il sait que "le moment de la campagne n'est pas venu". Dans son discours de clôture, dimanche 29 janvier, il a donné la priorité au commentaire et à la tactique plutôt qu'aux propositions, prenant même l'engagement de ne pas faire "la moindre promesse électorale".

S'érigeant en une sorte de psychothérapeute de la société, M. Bayrou a souhaité d'abord s'adresser "à l'âme des Français". Se rêvant en médiateur, il a ajouté : "Nous sommes là pour que les Français se parlent, se comprennent, pour les réconcilier." Se voyant vainqueur, il a fait appel à une génération "de responsables résistants, voire rebelles, capables de ne céder à aucune pression parce qu'ils savent que ce qu'ils ont entre les mains est plus important que leur destin".

"CHANGER LA VIE"

La tactique, ensuite. Concurrencé dans son camp par Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin, M. Bayrou, pour qui les "valeurs de droite sont honorables", s'est adressé à la gauche au point de vouloir, comme le PS en 1981, "changer la vie". S'il emprunte le credo de la "rupture" au ministre de l'intérieur, c'est pour mieux lui reprocher "sa surenchère" au moment de la crise des banlieues ou son "goût pour le modèle américain".

Mais c'est sur le champ du social qu'il s'est démarqué le plus évidemment de ses concurrents. Jugeant que "le libéralisme reste le meilleur moteur de l'économie", il a dénoncé "la financiarisation de la société". Pour lui, "un projet de société ne doit pas être gouverné par l'économie mais par la politique". Il a également pris ses distances avec Jacques Chirac sur la question de la dissuasion nucléaire, "qui ne doit pas être une arme du maintien de l'ordre international, mais rester une arme de dernier recours".

A gauche l'UDF ? M. Bayrou rejette désormais "les vieilles catégories". Refusant de sortir de l'ambiguïté, il entend "réunir des Français qui ont des valeurs au centre, à gauche et à droite". Une manière de se réserver la possibilité de négocier, entre les deux tours de la présidentielle, avec l'un et l'autre camp.

Reste un autre problème pour M. Bayrou : la présence de Gilles de Robien à l'UDF, qui soutient l'alliance avec l'UMP. Plusieurs voix s'élèvent au sein du parti pour réclamer l'éviction du ministre de l'éducation nationale. Bernard Le Hideux, député européen, se dit prêt à demander sa tête au prochain bureau politique. "Nous ne pouvons plus accepter les phrases assassines, dit-il. Robien veut organiser le ralliement des UDF pour Villepin. Si nous voulons empêcher cela, c'est maintenant que cela se joue." Pour Jean-Christophe Lagarde, député de la Seine-Saint-Denis, "la stratégie de sniper de Robien est insupportable. A la prochaine incartade, il dégage".

M. Bayrou, qui a vu partir beaucoup de ses proches depuis 2002, ne paraît pas pressé de s'ériger en juge. "Je ne suis pas un éradicateur", confie-t-il, soucieux de ne pas faire d'un opposant désavoué un martyr. "Il est obligé de caler, poursuit-il, optimiste. Avant, c'était des mots, maintenant la réalité, c'est ça..." Et, d'un geste de la main, il désigne les 2 500 militants prêts à lui faire un triomphe. Le fond de scène est barré d'un nouveau slogan : "UDF, le parti libre".


Philippe Ridet

Article paru dans l'édition du 31.01.06

La stratégie d'"indépendance" de Bayrou plébiscitée par l'UDF

LEMONDE.FR | 29.01.06 | 07h56


La stratégie du président de l'UDF François Bayrou a été plébiscitée samedi 28 janvier à Lyon par les adhérents réunis en congrès extraordinaire, plus de neuf sur dix ayant approuvé sa motion qui proclame l'"indépendance" du parti centriste. Selon des résultats partiels, portant sur 13 600 bulletins (sur 31 000 inscrits), 90,9 % des adhérents ont voté pour la motion de M. Bayrou.

Elle était la seule en lice puisque son opposant, le ministre de l'éducation Gilles de Robien, avait renoncé à déposer la sienne et même à se rendre au congrès, alors qu'il avait lui-même réclamé un vote des adhérents sur la stratégie du leader centriste. "Je n'ai pas compris cette dérobade", a déclaré M. Bayrou, accusant M. de Robien d'avoir voulu "enlever tout enjeu à ce congrès, le vider de sa substance".

"C'est un moment très émouvant de ma vie", a-t-il ajouté après l'annonce des résultats. "Il y a beaucoup d'années que je rêve de voir l'UDF au centre de la vie politique française, se libérer de toutes les dépendances et s'adresser enfin directement aux Français". Il avait auparavant prononcé un vibrant plaidoyer pour l'"indépendance" de son parti, qui doit à ses yeux être "libre et fort" face aux "dérives" de l'UMP et du PS.

RUPTURE AVEC L'UMP

Ce Congrès a officialisé la rupture de l'UDF avec l'UMP et le gouvernement, auquel le leader centriste et ses lieutenants ont refusé de participer. Suspendu en juin des instances exécutives pour être passé outre cette consigne, M. de Robien, défenseur d'une stratégie d'alliance avec l'UMP, avait qualifié ce Congrès de "parodie de démocratie".

M. Bayrou a défendu sa vision avec des accents passionnés. Renvoyant dos à dos droite et gauche, il a dénoncé "la loi du plus fort" de l'UMP et "la loi trompeuse de l'illusion" du PS. "En face de ces deux dérives des projets de société, nous opposons la loi du plus juste", a-t-il affirmé, en rappelant qu'il n'avait "jamais accepté que l'UDF soit confondue avec la droite conservatrice française". "Ce vieux pays a besoin de jeunesse, de générosité, de réalisme, de croire à quelque chose. Il a besoin d'un vent nouveau pour l'aider à porter ce destin, ce vent nouveau ne peut être porté que par des hommes libres", a-t-il ajouté.

Pour mieux refléter cette "identité nouvelle", M. Bayrou a dit aux journalistes qu'il réfléchissait à un changement de nom de son parti, sans "renier son histoire". Selon Marielle de Sarnez, vice-présidente exécutive, ce changement pourrait se traduire par l'ajout d'un qualificatif à côté du sigle UDF.

Rare voix discordante, le député Jean-Dionis du Séjour, partisan d'une stratégie d'alliance avec l'UMP, a affirmé que "tout n'(allait) pas bien sous le soleil de l'UDF". "Le discours sur une troisième voie indépendante de l'UMP et du PS est peut-être mobilisateur en interne, mais il est douteux qu'il soit efficace électoralement", a-t-il averti.

A l'opposé, le député européen Bernard Lehideux a affirmé que M. de Robien devait se plier au résultat du vote en cessant ses attaques publiques. Sinon, "je suis personnellement partisan de son exclusion du parti", a-t-il dit à la presse.

Le congrès, qui doit s'achever dimanche à la mi-journée, a démarré samedi après-midi avec deux heures et demie de retard, en raison des intempéries qui ont retardé l'arrivée des participants. Selon les organisateurs, 2 500 personnes étaient toutefois présentes.


Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin unis pour isoler François Bayrou

LE MONDE | 28.01.06 | 12h58  •  Mis à jour le 28.01.06 | 12h58


our une fois, ils sont d'accord. Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy partagent une stratégie commune : isoler François Bayrou et en parler le moins possible. Alors que le président de l'UDF réunit ses militants en congrès samedi 28 et dimanche 29 janvier à Lyon, pour trancher la question de l'indépendance de l'UDF et de son positionnement ni de droite ni de gauche, les deux rivaux de l'UMP gardent un silence obstiné sur la stratégie du probable candidat centriste à l'élection présidentielle de 2007.

A ce jour, le président de l'UMP n'a jamais parlé de son homologue de l'UDF. L'y encourage-t-on, qu'il fait de la main droite le geste de lâcher un objet sans valeur. "On n'en parle pas", dit-il. Il n'hésite pas, à chacune de ses interventions, à rappeler que l'UMP est "le parti de la droite et du centre", comme si tous les centristes avaient rejoint l'UMP lors de sa création, en mai 2002. Le premier ministre préfère l'ironie. Interpellé fin juillet sur la fronde du centriste à propos de la vente des sociétés d'autoroute, M. Villepin avait répondu : "Je rappelle à l'intention de François Bayrou le numéro du standard de Matignon, il peut m'appeler quand il le souhaite." Pour les deux hommes, il s'agit d'éviter tout affrontement direct qui pourrait donner du crédit au positionnement du président de l'UDF et renforcer son image de "martyr" de l'UMP.

Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy ne se désintéressent pas pour autant du sort de l'UDF et de ses élus. Le premier a pointé que tous n'avaient pas suivi le mot d'ordre donné par M. Bayrou de voter contre le budget 2006. Le second, engagé dans son aventure présidentielle, sait qu'il aura besoin d'un apport de voix de l'UDF entre les deux tours. Aussi prend-il soin de ménager les élus centristes du conseil général des Hauts-de-Seine, qu'il préside.

"CONGRÈS SPECTACLE"

M. de Villepin, lui, peut compter sur une carte supplémentaire : il possède, en la personne de Gilles de Robien, ministre de l'éducation nationale, la preuve que l'UDF n'est pas tout entière rangée derrière la stratégie de son président. Certes, M. de Robien est minoritaire chez les adhérents du parti qui, dimanche, prendront fait et cause pour M. Bayrou. Mais, par sa seule présence, il incarne une alternative.

Ancien directeur de campagne de François Bayrou en

2002, M

. de Robien veut ancrer le parti centriste dans

la majorité. Après

avoir demandé un vote des militants pour vider cette querelle, il refuse à présent ce qu'il appelle "un congrès spectacle" qu'il sait perdu d'avance pour ses thèses. Son espoir : contraindre, par son absence, son adversaire à un triomphe sans gloire et récupérer ce qui restera de l'UDF lorsque M. Bayrou l'aura, comme il le suppose, "conduit dans une impasse". "Je ne pourrais pas rester inerte devant cette tentative d'éloigner l'UDF de la majorité", confie-t-il, ajoutant : "Il faut que l'opinion publique sache qu'à l'UDF il y a des gens loyaux."

En promouvant autant qu'il le peut le seul ministre UDF, M. de Villepin fait en sorte de crédibiliser cette alternative. Il lui semble qu'elle rencontre des sympathies dans l'électorat centriste, réputé moins "bayrouiste" que les militants. Quant à l'UMP, elle ne voit pas d'un mauvais oeil l'opposition à M. Bayrou. M. de Robien sera "sans doute convié", dit l'entourage de M. Sarkozy, à la convention sur l'école de l'UMP prévue fin février.

M. de Robien pense avoir "créé un débat qui rassure les militants" et permet aux plus modérés d'entre eux de "rester dans la famille". Un sondage BVA pour L'Express du 26 janvier (réalisé du 19 au 21 janvier auprès d'un échantillon représentatif de 1 085 personnes), révèle que seuls 4 % des sondés sont prêts "à voter Bayrou", soit moins que son score en 2002 (6,84 %). Conclusion du ministre : "La stratégie de Bayrou est perdante."


Philippe Ridet

Article paru dans l'édition du 29.01.06

Au congrès de l'UDF, François Bayrou s'en prend à l'UMP et au PS

LEMONDE.FR | 28.01.06 | 17h52  •  Mis à jour le 28.01.06 | 17h57


Le président de l'UDF, François Bayrou, a dénoncé samedi les "dérives" des projets de société de l'UMP et du Parti socialiste. Dans son discours d'ouverture du congrès extraordinaire de l'UDF à Lyon, M. Bayrou a dénoncé "la loi du plus fort" qui est selon lui "le choix de l'UMP", ainsi que "la loi trompeuse de l'illusion" du Parti socialiste. "En face de ces deux dérives des projets de société, nous opposons la loi du plus juste", a-t-il affirmé. "Ce vieux pays a besoin de jeunesse, de générosité, de réalisme, de croire à quelque chose. Il a besoin d'un vent nouveau pour l'aider à porter ce destin, ce vent nouveau ne peut être porté que par des hommes libres", a-t-il ajouté.

Le président de l'UDF a également longuement évoqué la polémique qui l'oppose à Gilles de Robien, unique ministre centriste du gouvernement Villepin, qui a renoncé à participer au congrès. A l'ouverture du congrès de son parti, il a exprimé sa "stupéfaction" que Gilles de Robien n'ait pas soumis de motion au vote des adhérents. "Je n'ai pas compris cette dérobade", a-t-il affirmé, accusant le ministre de l'Education nationale d'avoir voulu "enlever tout enjeu à ce congrès, le vider de sa substance". "Je n'ai aucun conflit de personne avec Gilles de Robien (...) aucune rancoeur personnelle", a-t-il ajouté sous les applaudissements des congressistes.

"INDÉPENDANCE"

Dans un discours fleuve, il a affirmé : "je n'ai jamais accepté" que l'UDF "soit confondue avec la droite conservatrice française". "L'indépendance est pour nous une condition d'existence, et pour la France une libération", a ajouté M. Bayrou.

"J'ai beaucoup souffert au cours des années de l'importance et du poids qu'à pris peu à peu le trait d'union entre UDF et RPR, qui pour les Français voulait dire UDF égale RPR", a-t-il dit en référence au parti fondateur de l'UMP. "Cette assimilation a conduit à une situation où on ne voyait plus la différence, où désormais on était obligé à se soumettre à un bloc ou à un autre", a-t-il affirmé. "Cette guerre d'appareil plaçait les Français devant un choix binaire, stupide et frustrant, navrant dans son simplisme", entre UMP et PS.

Selon le député des Pyrénées-Atlantiques, "l'indépendance de l'UDF veut dire que le pluralisme redevient la loi de la société française et de la démocratie française". Dénonçant la "bipolarisation artificielle" du paysage politique français, il a estimé que "la présence d'un centre libre et fort, est le seul moyen pour que ce ne soit pas les noyaux durs de droite et de gauche qui gouvernent la France".


Le président de l'UDF veut conjurer "la malédiction"

LE MONDE | 28.01.06 | 12h58


François : "Le moment est enfin venu mes chers amis/ D'affirmer une liberté trop enfouie/ Nous refuserions-nous cette indépendance/ Quand il en va du sort des Français et de la France ?"

GIlles : "Tu te trompes, seule la majorité compte/ En la quittant, montre-nous ce que tu escomptes/ Que gagner à rallier l'opposition/ Nos électeurs hurleront à la trahison.""

Ces quelques vers sont tirés d'une des 191 contributions proposées au congrès extraordinaire de l'UDF convoqué à Lyon, samedi 28 et dimanche 29 janvier, pour "clarifier" la stratégie du parti centriste. "François", c'est François Bayrou ; "Gilles", bien sûr, c'est Gilles de Robien. Son auteur, Pierre-Emmanuel Portheret, adjoint au maire du 16e arrondissement de Paris, a choisi le mode humoristique pour aborder la querelle entre les deux hommes.

Rédacteur de la seule motion en lice, M. Bayrou, lui, a joué de la fibre dramatique : "Nous conjurons la malédiction qui fait que, lorsqu'on refuse le pouvoir en place, on n'a d'autre choix que de se réfugier dans les bras de l'opposition. A la place d'un choix de résignation, nous proposons la liberté des créateurs." Au chapitre des "Conditions du renouveau de la France", le futur candidat à la présidentielle propose l'instauration d'une VIe République avec "un président responsable", "un Parlement reconnu dans son droit" et "une Assemblée qui reconnaisse tous les courants d'opinion" par l'introduction de 50 % de proportionnelle.

Une seule contribution, présentée par Jean-Dionis du Séjour, est venue apporter la contradiction au président de l'UDF. "Le discours sur la troisième voie indépendante de l'UMP est peut-être mobilisateur à l'intérieur du parti, explique le député de Lot-et-Garonne. Il est douteux qu'il soit efficace électoralement. Car les électeurs ne s'engageront pas pour un parti qui leur cachera quelle est sa stratégie d'alliance."


Philippe Ridet

Article paru dans l'édition du 29.01.06

Congrès extraordinaire de l'UDF ce week-end

LEMONDE.FR | 28.01.06 | 09h40


François Bayrou réunit, samedi 28 et dimanche 29 janvier à Lyon, un congrès extraordinaire de l'UDF, qui doit constituer la "rampe de lancement" du parti centriste en vue de 2007, en officialisant son "indépendance" vis-à-vis de l'UMP.

Les 31 000 adhérents sont invités à voter - sur place (plus de 2 500 personnes attendues) ou par correspondance - sur une motion présentée par le président de l'UDF, futur candidat centriste à la présidentielle.Intitulée "l'UDF indépendante, un choix nouveau pour les Français", elle renvoie dos à dos l'UMP et le Parti socialiste, qui depuis 25 ans ont "tous deux éludé les choix de courage et de clarté qui s'imposaient".

"LIBERTÉ DE JUGEMENT"

Revendiquant la "liberté de jugement et de vote" de son parti, M. Bayrou propose une "offre politique nouvelle" et résume ses propositions institutionnelles (passage à une VIe République), économiques et sociales (plan décennal de résorption de la dette) ou encore européennes.

Les adhérents diront s'ils soutiennent ou non cette motion, en votant à bulletins secrets et sous contrôle d'huissier, selon l'UDF. Le résultat, annoncé samedi soir, devrait tourner au plébiscite, faute d'opposition.

Gilles de Robien, seul ministre centriste, qui défend l'appartenance de l'UDF à la majorité, a en effet renoncé à déposer une motion concurrente et même à se rendre au congrès, qu'il a qualifié de "parodie de démocratie". Refusant selon son entourage de participer à de la "politique-spectacle", il sera à Catane (Sicile) pour une réunion des ministres de l'éducation des pays méditerranéens.

M. de Robien avait pourtant réclamé lui-même une consultation des adhérents après le vote de la moitié des députés centristes, fin 2005, contre le projet de budget, texte fondateur de la politique du gouvernement pour l'année à venir.

IMPASSE

Il considère que la "troisième voie" proposée par M. Bayrou, qui veut dépasser le clivage gauche-droite pour créer un grand rassemblement au centre, est "une impasse, voire un coupe-gorge".

Les proches de M. Bayrou affirment que la démarche du ministre est "téléguidée par Dominique de Villepin" et le jugent "discrédité". Refusant une bataille de motions, M. de Robien, suspendu en juin des instances dirigeantes de l'UDF pour être resté au gouvernement, voulait qu'une seule question soit posée : "l'UDF est-elle dans la majorité ou dans l'opposition ?". Le ministre conteste aussi les modalités de la consultation, notamment l'absence de vote par fédération et le fait que les fichiers d'adhérents ne lui aient pas été transmis.

Pour alimenter les travaux du congrès, fédérations, élus ou groupes d'adhérents ont envoyé à l'UDF plus de 150 pages de contributions, stratégiques ou thématiques. Mis à part celle du député Jean Dionis du Séjour (Lot-et-Garonne), défendant une stratégie d'alliance avec l'UMP, toutes veulent un centre "fort, donc indépendant", soutenant M. Bayrou qui estime qu'un "contrat de majorité ne se discute qu'entre le premier et le deuxième tour de la présidentielle".

Selon un sondage BVA publié jeudi dans L'Express, un Français sur trois (32 %) pourrait voter pour le député des Pyrénées-Atlantiques à la présidentielle (4 % "certainement" et 28 % "peut-être").

Le résultat du congrès devra entraîner le "silence des minoritaires", sinon ceux-ci devraient être soumis à "des sanctions claires", estime Bernard Lehideux, président du groupe UDF au conseil régional d'Ile-de-France. Le ministre Gilles de Robien a pourtant bien l'intention de conserver sa liberté de parole, selon son entourage.


Pour toutes vos remarques et suggestions, merci de nous écrire

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